Un trop grand nombre d’entreprises est encore loin du compte, et peine à mettre en place ces stratégies. J’ai donc décidé de m’appuyer sur mes succès les plus significatifs de l’année passée, pour revoir et compléter l’offre de Data Elicitation.
Les avancées :
- Le CWA, faisant de moi l’unique expert Français en management des données certifié en stratégie digitale;
- La réussite du premier MeasureCamp Paris, dont j’ai été co-organisateur, le plus grand rassemblement du genre en France, qui reviendra dès le 27 juin prochain;
- Le processus d’extension à l’Europe des brevets auxquels j’ai contribué;
- Les multiples sollicitations, de l’analyse web au conseil en stratégie, en passant par le text mining, la visualisation de données et le big data, qui m’ont permis de faire bouger les lignes.
Les freins :
Pour autant, travailler à des politiques de données et digitales s’est révélé difficile; en effet, les freins à l’implantation de ces stratégies sont plus structurels que conjoncturels; McKinsey les résume en 4 points dans cette étude publiée à l’automne 2014 :
- des difficultés organisationnelles, et notamment la fameuse organisation en silos que je dénonce ici (contenu en anglais)
- un déficit de compétences numériques
- un manque de marges de manœuvre financières
- un manque d’implication suffisamment visible des dirigeants
L’Etat pourrait agir mieux et davantage sur deux de ces points, l’éducation et la fiscalité, au-delà de la vitrine technologique de la French Tech. Je développerai plus en détail les opportunités des politiques publiques en ce domaine dans une prochaine note de blog.
Les deux autres freins identifiés par l’étude McKinsey sont plus complexes, car ils relèvent de l’organisation interne des entreprises et de leur volonté de changement.
A mon sens, les entreprises françaises souffrent en fait de trois préjugés qui nuisent à leur développement dans ce monde de données:
La donnée (et le digital) sont souvent des éléments de second rang, qui sont traités après les problèmes commerciaux et financiers de tous ordres, entre poire et fromage, autant dire rarement vraiment prioritairement. Le site web? Un mal nécessaire. Les réseaux sociaux? Il faut bien communiquer avec les jeunes! La gestion des données? Bien sûr, on a un CRM. Autant de préjugés et de politique à l’emporte-pièce: les données et le digital sont réduits à des postes de dépense, et ignorés en tant que leviers de croissance.
L’investissement dans une politique de données est souvent soumise à une décision collégiale, comité de direction ou coordination de projet, et non pas le fait d’une seule et unique volonté. Du coup, comme dans toute décision « collégiale », c’est la plupart du temps le moins-disant qui s’impose, le plus prudent, le plus conservateur. De surcroît, une certaine compétition entre directions (les silos…), qu’elles soient marketing, informatique, financière ou commerciale, génère une paralysie là où une émulation serait nécessaire.
Enfin, et c’est un point-clef, les divers détenteurs de données croient encore que la possession exclusive d’informations est une des sources de leur pouvoir. Grave erreur! Au moment même où la donnée est stockée, elle perd toute valeur intrinsèque, car les données n’ont de sens que dans l’enrichissement permanent de la connaissance et pour éclairer la prise de décision.
Un exemple? Trois entités, marketing, commercial, finances. Trois produits, A, B et C. Le marketing a fait des études, et c’est A le meilleur produit. Le commercial est formel, c’est B qui se vend le mieux. Les finances ont tout analysé, et c’est C le plus rentable. Alors deux méthodes possibles: la course à l’échalote, et c’est la position du plus rapide, ou du plus convaincant qui s’impose ou alors confrontation d’informations et concertation transversale pour une décision pesée. On aimerait bien que la seconde option s’impose plus souvent…
Qui dit donnée, doit dire analyse, puis processus de décision, et enfin évaluation.
Les perspectives :
Ces points de blocage m’ont amené à repenser le coeur de métier de Data Elicitation à court terme.
En effet, vouloir convaincre des entreprises de travailler à leur stratégie globale de données quand elles sont exposées aux freins décrits ci-dessus, alors même qu’elle n’ont pas pris conscience de tout le potentiel qui s’offre à elles, serait vain. C’est pourquoi, j’ai créé des modules de formation, afin de sensibiliser les professionnels concernés à la nécessité de penser la donnée de façon transversale et globale.
Vous trouverez donc sur ce site, dans la rubrique « formations« , la présentation de modules dédiés de formation à la gestion des données et de leur analyse, tant sur le plan de l’approche méthodologique, qu’au niveau des actions concrètes de maintenance des bases, des sources de données et des critères qualité.
Bien sûr, je continue parallèlement d’intervenir en tant que conseil auprès de Directions Générales et de Comex, dans le cadre de leurs problématiques en stratégie de données.
Vous savez tout maintenant… Vos commentaires et/ou questions sur les thématiques des modules seront les bienvenus, ainsi que toute suggestion d’enrichissement.
A présent, il ne vous reste plus qu’à partager cette note de blog SANS MODÉRATION…
A très bientôt!
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